Comme les règles européennes sur les aides d’Etat arrivent à échéance en novembre prochain, la Commission européenne est en train de les mettre à jour. Après plusieurs fuites, elle a publié sur son site ces projets de textes qui doivent être présentés le 30 septembre 2011.
C’est le « paquet Monti-Kroes », du nom des deux derniers commissaires européens à la Concurrence, que s’apprête à réviser la Commission européenne. [1]Celui-ci avait été adopté en 2005 dans la foulée d’un arrêt majeur rendu deux ans plus tôt par la Cour européenne de justice – l’arrêt Altmark -, clarifiant les conditions dans lesquelles les compensations de service public pourraient ne pas constituer des aides d’Etat (subventions de l’Etat, des collectivités, etc.) du fait de l’absence de tout avantage accordé aux entreprises.
Globalement, l’objectif de Bruxelles est de réduire la bureaucratie. Aussi les Etats membres de l’UE n’auraient-ils plus à « notifier » des aides octroyées à certains secteurs publics compte tenu de leur faible impact sur la concurrence européenne.
Principale innovation : la palette de services publics exemptés de notifications s’élargit aux hôpitaux fournissant des soins médicaux, notamment aux services d’urgence, ainsi qu’à certaines entreprises chargées de services d’intérêt économique général (SIEG) à vocation sociale :
Aérien et maritime aussi - Sont également exemptées les compensations octroyées aux sociétés assurant des liaisons aériennes ou maritimes avec les îles dont le trafic sur 2 ans ne dépasse pas 300 000 passagers.
Même chose pour les aéroports et les ports dont le trafic n’a pas excédé 200 0000 passagers pour les premiers et 300 000 pour les seconds.
L’un des projets de textes instaure par ailleurs un nouveau seuil « de minimis ». Actuellement, pour attribuer une aide publique de moins de 200 000 euros sur 3 ans d’aide publique à une association ou une entreprise pour la création d’un service social, pas besoin de notification préalable à la Commission européenne.
Ce seuil de simplification serait élevé à 150 000 euros par exercice fiscal.
Autres conditions :
En revanche, la Commission voudrait faire passer de 30 millions à 15 millions d’euros le seuil au-dessous duquel les entreprises de services publics répondant aux critères de l’arrêt Altmark [2](1) [3] sont exemptées de notifications.
Un seuil plus approprié, selon elle, étant donnée l’importance de certains secteurs pour le marché européen, comme l’environnement.